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En prison, les voyous anticapitalistes!....

Sanchez Gordillo, le maire de Marinaleda est sous les verrous avec trois de ses compagnons de lutte, dont Diego Cañamero, leader du Syndicat des Travailleurs Andalous (SAT). Ils ont été condamnés à sept mois de prison. Depuis mai 2012, le SAT occupait le domaine Las Turquillas, une propriété publique dont le ministère de la Défense utilise seulement 20 des 1200 hectares pour un haras, le reste restant en friche. Ce haras emploie seulement 25 personnes alors que les terres pourraient employer 800 travailleurs si elles étaient mises en culture. Le même problème se posait sur le domaine de Somontes à Cordoue que le SAT occupe également et où il a créé une coopérative de fruits et légumes revendus sur les marchés locaux.

Le gouvernement espagnol a décidé de durcir le Code pénal contre ce type d’actions et de faire des exemples, espérant canaliser les contestataires. Sanchez Gordillo, dérange. Il soutient systématiquement toutes les initiatives de résistance à la crise économique. Il incite à l’occupation des terres à l’abandon. Il invite les autres maires à ne pas payer leurs dettes municipales. Il a organisé des razzias dans les supermarchés pour fournir les banques alimentaires… Il fallait bien s’attendre à une réaction du pouvoir. Comme dans mon roman de politique fiction, La Commune Libre de Saint-Martin, l’issue fatale d’une politique efficace et égalitaire, ce sont les barreaux. Remettre en cause le système, prouver par l’exemple que la crise n’est pas inéluctable, trouver et mettre en pratique des solutions viables et simples, voilà qui est trop subversif pour le pouvoir. Depuis longtemps je pensais que Sanchez Gordillo et ses compadres finiraient en prison pour avoir eu raison contre la doxa.

Le maire de Marinaleda a été beaucoup critiqué par ceux qui auraient dû le soutenir, au motif qu’il était trop charismatique et trop autoritaire. Aujourd’hui, outre le fait qu’il va pouvoir profiter de sept mois de repos, nourri, logé, il va passer du statut de petit dictateur au statut de victime de la répression capitaliste (Mandéla qui nous a quittés aujourd’hui a prouvé que la prison était un excellent marchepied). Gageons qu’il va y gagner beaucoup en renommée, en légitimité, et que tôt ou tard, ses geôliers se mordront les doigts de l’avoir hissé au rang de héros populaire !...

Tag(s) : #Luttes