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Espoir et désespoir...

Espoir...Okeanews nous a annoncé que Sabria Khalaf, cette vieille réfugiée syrienne de 107 ans coincée à Athènes, avait enfin obtenu un visa pour l'Allemagne. Sa famille l'a accueillie à l'aéroport de Düsseldorf. Bien entendu, les autorités grecques se flattent d'avoir accéléré le processus administratif, le président allemand Joachim Gauck serait intervenu, le quotidien Süddeutsche Zeitung s'attribue la victoire....

L'histoire de cette respectable arrière-grand-mère était trop emblématique de la folie de notre système politico-financier pour ne pas réveiller les consciences endormies des hommes de pouvoir. Il y a donc des limites à la bêtise et tout espoir n'est pas perdu...

Espoir et désespoir...

...Désespoir: Mais il y a aussi de quoi désespérer lorsque l'on voit l'histoire tout aussi emblématique de la papeterie du Grand Meix sur la commune de Docelles près d’Épinal. C'est la plus vieille usine de France, créée vers 1478, soit une vingtaine d'années après la première impression de la bible par Gutemberg. Depuis, le moulin de Docelles a résisté à toutes les guerres, tous les changements de propriétaire, aux crues, au gel... Mais il ne résistera peut-être pas au néolibéralisme. L'actuel propriétaire, la multinationale finlandaise UPM, a décidé de vendre. Dans une logique purement financière, elle sacrifie cette petite papeterie pourtant extrêmement compétitive. Les machines sont modernes (installées en 2006), performantes, flexibles. De l'avis de l’État, des banques, des collectivités locales et bien sûr des 165 employés qui veulent continuer dans le cadre d'une SCOP, l'affaire est rentable. Cadres et ouvriers sont prêts à investir 3 millions d'euros pour sauver l'usine, mais UPM en réclame 10 à 12 millions.

Aucune solution n'émerge, même pas celle que proposait Emmanuel Druon, patron atypique, chantre de l'économie écologique et repreneur potentiel. Son plan de sauvetage visant à réorienter l'usine vers des produits à haute valeur ajoutée était, de l'avis général, rentable.

Ni l’État, ni la Société Générale, ni les élus locaux, ni les industriels français, n'y peuvent rien, c'est la loi du marché ! Mais où va-t-on? En serions-nous arrivés à placer les profits monétaires au-dessus du plus beau des patrimoines, du savoir des employés, de la bonne volonté d'entrepreneurs, au-dessus de l'Homme? Serions-nous encore de dignes membres de l'humanité si nous laissions faire ce massacre, si nous acceptions sans broncher le dictat d'une multinationale finlandaise, la mort sociale des 165 hommes et femmes du Grand Meix?

Envoyez des lettres de soutien aux employés ( Papeterie du Grand Meix 88460 Docelles). Alertez tous les politiques que vous connaissez. Faites circuler l'information. Si la vieille dame Sabria a pu franchir tous les barrages qui la séparaient de ses enfants d'Allemagne, peut-être pourrons-nous faire éclore la SCOP du Grand Meix...

Tag(s) : #Economie