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                Tout à fait par hasard, une vidéo Youtube m'intrigue. "Et si la biologie moderne avait tout faux?" Un médecin, à l'air tout à fait sérieux, est interviewé à propos des "microzymas". Bigre! Une nouvelle bestiole? Un virus petit frère du Covid?... Le Docteur Alain Scohy nous explique:

                Les analyses qui permettent d'étudier les cellules afin de comprendre les mécanismes du vivant ou de repérer des pathologies sont encadrées par des protocoles qui font consensus dans la médecine classique. Pris d'un doute quant à leur validité, ce médecin tente un autre protocole et trouve des  résultats radicalement différents.

                Le protocole classique en histologie est le suivant (du moins selon Scohy): on fait un prélèvement de tissu. On plonge le prélèvement dans du formol pour le tuer (fixage). Il faut que le formol ait le temps de pénétrer au cœur du prélèvement. Puis on déshydrate le prélèvement pour éliminer les 80% d'eau des cellules qu'on remplace par de l'alcool pur par bains successifs. Ensuite on fait un dégraissage avec du toluène pour éliminer toute matière grasse. On fait ensuite une inclusion de ce qui reste du tissu en le plongeant dans de la paraffine brûlante. Lorsque le bloc est froid et durci, on en fait des coupes extrêmement fines, donc fripées, ondulées à cause de cette finesse. On récupère ces coupes dans un bain d'eau pour ne pas les abimer. Quand elles sont défripées, on les récupère avec une lame de verre sans les toucher. On passe l'ensemble sur un bec benzène à 700 degrés pour fixer la coupe sur le verre. On fait ensuite un nouveau dégraissage pour enlever la paraffine, on réhydrate à l'eau distillée. On fait ensuite un "mordançage": on plonge la lame dans un acide brûlant pour créer des trous, des stries à l'intérieur de ce qui reste de la coupe. On ajoute un colorant, un baume, on met sous le microscope et on s'extasie sur le "vivant". Pour la microscopie électronique c'est pire. L'inclusion se fait dans du plastique très fluide auquel on ajoute un siccatif pour le durcir. C'est sur ces protocoles que la médecine moderne a élaboré toutes ses hypothèses et découvertes biologiques. La plupart des observations sur les cellules qui sont présentées comme des observations du vivant sont fausses car c'est de la matière morte et trafiquée que l'on observe.

                Évidemment, je n'ai aucun moyen de vérifier si cette étonnante description relève de la plus pure fantaisie ou du fantasme. Le médecin Alain Scohy s'est équipé d'un microscope "électronique sur fond noir" pour refaire ses propres recherches sans manipulation préalable des cellules vivantes, donc avec un protocole totalement différent. En France, ce "nouveau protocole" est considéré comme du charlatanisme et serait quasiment interdit dans les laboratoires officiels. Seul le protocole sur fond noir permettrait de voir les éléments les plus petits contenus dans le tissu exploré. C'est ainsi que l'on a découvert les "microzymas", ce qui confirmerait la théorie d'Antoine Béchamp. La France l'a rejeté car il contredisait la théorie de Pasteur. Ailleurs, Béchamp est davantage reconnu comme étant un découvreur fondamental, mais totalement étouffé par les laboratoires pharmaceutiques pour des raisons bassement financières. Faute de débat contradictoire on a perdu un temps considérable, les chercheurs étant coincés dans une doxa scientifique indéboulonnable sous peine de ridicule, quand ce n'est pas privés de subventions.

                Revenir à la théorie de Béchamp changerait radicalement les pratiques médicales, la compréhension des virus, des vaccins, etc. Cela dérange les marchands qui perdraient beaucoup d'argent et les académies officielles qui perdraient beaucoup de leur superbe.   Antoine Béchamp (1816-1908), était membre de l'Académie de médecine, pharmacien, biologiste et toxicologue. Il enseigna à Strasbourg puis à Montpellier (sur la maladie du ver à soie et la fermentation du vin). A la suite de ses démêlés avec Louis Pasteur il dut démissionner de son dernier poste à l'université de Lille. Depuis, toute recherche se référant à Béchamp est considérée comme "alternative", toute pratique comme "médecine non conventionnelle". Béchamps disait de Pasteur: "Je suis le précurseur de Pasteur, exactement comme le volé est le précurseur de la fortune du voleur heureux et insolent qui le nargue et le calomnie." Sa théorie du microzyma dit que c'est l'organisme le plus petit du vivant, qu'il est capable de se reproduire. Il aurait son métabolisme propre, il serait capable de fermenter et transformer certaines substances, de bâtir des tissus fibreux et membraneux, capable de construire des germes pour certains travaux particuliers.      Entre Pasteur et Béchamps, c'est le même type de débat qu'il y a eu récemment entre Raoult, Péronne et quelques autres contre les "Bigfarma" et les médecins officiels (un conflit d'intérêt plus qu'un conflit scientifique). Le continuateur de Béchamp fut le professeur Jules Tissot (1870-1950) du Muséum d'histoire naturelle. Il est à l'origine de la "ligue nationale contre l'obligation des vaccinations", laquelle se transforme en association "Liberté Information Santé" en 1992. Alain Scohy qui défend aujourd'hui les thèses de Béchard a été radié de l'ordre des médecins pour faux certificats médicaux et il est classé dans les "dérives sectaires" par la Miviludes  (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).

                Les individus qui se sont opposés aux décisions politiques quant au traitement de l'épidémie Covid sont encore traités de complotistes, au mieux de fantaisistes, mais le débat de fond n'est toujours pas ouvert. Quant au citoyen ordinaire, par essence non-scientifique, il est sommé de choisir entre deux thèses non démontrées, l'officielle et l'alternative, sans qu'un débat ouvert et honnête lui donne les moyens de choisir. Il en est de même dans le domaine politique (retraites en perdition ou en parfait état?), écologique (effondrement ou simple épisode cyclique?), technologique (voiture électrique plus polluante que le diesel ou moyen de résoudre la crise climatique?), etc. Tant que ces questions seront polluées par des intérêts financiers, il est peu probable que nous découvrirons qui dit vrai. Ce débat devrait faire l'objet principal des grandes revues médicales mais, privatisées à des fins purement marchandes et clairement instrumentalisées par divers lobbies, il est difficile de s'y retrouver.

                La seule option qui nous reste dans ce contexte de marchandisation du savoir, c'est d'espérer une sortie du système marchand et monétaire. Pour l'instant, la naturalisation abusive du système rend tabou toute remise en cause systémique. Les chercheurs dissidents hésitent encore à admettre une "dépollution" de la science de tout intérêt financier. Les mêmes conflits qu'il y a eu entre Pasteur et Béchamp, se reproduisent et se reproduiront tant qu'il y aura des milliards en jeu. Dans une société sans argent et sans échanges marchands, même s'il resterait des enjeux de pouvoir, de notoriété, d'égo, la collaboration entre chercheurs serait bien plus simple. S'il restera toujours des zones d'ombre impossibles à trancher, le peuple en sera témoin et non otage. Vaccins ou pas vaccins, tel vaccin plutôt que tel autre, homéopathie ou allopathie, kinésithérapie ou ostéopathie, médecine occidentale ou ayurvédique… L'argent nous brouille la perception du vrai, l'absence d'argent et de profits l'éclaircirait….             

Tag(s) : #Sciences